En effet, l’usufruit s’éteint seulement dans deux cas :
Dans les deux cas, il s’agit du morcellement des droits de la pleine propriété. Cette dernière euodia.fr et de la nue-propriété, pour rappel. Lorsque ces droits sont dissociés, le bien est démembré.
Lorsque vient le moment où le propriétaire d’un bien décède, les règles de la succession appliquées par l’État entrent en jeu. Le conjoint et les enfants héritent de ce bien. Dans la plupart des cas, c’est le conjoint survivant qui va profiter de l’usufruit : il occupera le bien jusqu’à son décès. Les enfants ne peuvent alors le déloger. Soulignons que le bien n’appartient pas au conjoint, mais aux enfants, sans que ceux-ci soient néanmoins autorisés à l’occuper, comme le stipule la loi. Autre possibilité pour le conjoint : il pourra faire louer le bien et se constituer un capital avec les revenus issus de cette exploitation.
Les obligations de l’usufruitier : maintenir le bien en état en programmant régulièrement des travaux d’entretien et de réparation. Il lui est cependant interdit de transformer le bien (agrandissement, importants travaux de rénovation, etc.). Ces travaux incombent aux enfants, qui reçoivent le statut de nus-propriétaires.
Lorsque vient le moment où l’usufruitier décède à son tour, les enfants deviennent à ce moment-là seulement pleins propriétaires du bien. Ils jouissent alors intégralement des droits que sont l’usufruit et la nue-propriété. C’est le cas le plus fréquent du démembrement de propriété : celui-ci est mis en œuvre au sein d’une famille.
Si le conjoint et les enfants souhaitent chacun profiter de la pleine propriété du bien au décès de son propriétaire, la loi le permet certes. Mais le bien est réparti en parts bien définies en fonction du nombre d’enfants. Plus le nombre de ces derniers est élevé, plus les parts en pleine propriété à répartir diminuent. Des risques élevés de désaccord quant à la répartition proprement dite ne sont pas à écarter : quelle part pour qui ? S’il s’agit d’un bien en indivision, des conflits peuvent naître. Dans ce cas, il peut être intéressant de souscrire à une société civile immobilière familiale ou SCI. Le démembrement des parts de SCI est tout à fait possible.
Le parent usufruitier peut céder l’usufruit du bien à son enfant nu-propriétaire de manière temporaire uniquement. Ce cas est fréquent lorsque l’enfant a besoin de fonds financiers pour le soutenir dans ses études, ou lorsqu’il a besoin d’être logé pendant une durée déterminée. Dans ce cas, il revêt le statut d’usufruitier : il fait louer le bien et utilise les fruits de la location. Lorsque la période convenue arrive à son échéance, l’enfant redevient nu-propriétaire et le parent usufruitier.